Si on avait dit au jeune Laurent Plourde qu’il serait un jour à la tête de l’entreprise fondée par son père, Paul Plourde, en 1979, il aurait sans doute éclaté de rire. S’imaginant tour à tour vétérinaire et architecte, l’adolescent souhaitait d’abord tracer sa propre voie. Son premier emploi d’étudiant, fièrement décroché à 15 ans? Cuisinier chez McDonald!
C’est l’atmosphère conviviale et l’esprit d’équipe qui régnaient chez Groupe Voyages Québec lors de ses emplois d’été suivants qui l’ont peu à peu amené à revoir son plan de carrière. À l’Université Laval, il étudie en gestion du tourisme et marketing. Après avoir décroché un baccalauréat en administration des affaires, il intègre l’entreprise familiale à titre d’agent technique pour les produits internationaux. « J’ai refusé un emploi payant à Toronto et accepté un salaire au bas de l’échelle parce que j’avais envie de retrouver l’atmosphère de GVQ. J’y sentais les employés heureux. J’aimais la culture d’entreprise et je souhaitais en faire partie. », mentionne Laurent Plourde, aujourd’hui Président de Groupe Voyages Québec.
Bien encadré par l’équipe, il prend rapidement ses marques. Son audace et son esprit d’initiative l’amène à élaborer de nouveaux circuits, de l’itinéraire à la mise en marché. « Quand je suis arrivé, l’entreprise avait atteint un stade de maturité. Au fil du temps, nous avons développé de nouveaux produits et misé sur le marketing pour aller chercher une clientèle plus diversifiée. » Le succès est au rendez-vous. Laurent devient par la suite de vice-président communications et marketing, puis vice-président exécutif.
C’est en 2016 que Paul Plourde passe officiellement le flambeau à son fils. « Je suis arrivé un peu comme une surprise, raconte Laurent. Ma sœur, de neuf ans mon aînée, travaillait dans un autre domaine. Mon père ne m’avait jamais imaginé prendre la tête de l’entreprise. J’étais trop jeune pour entrer dans le processus de relève au moment où il commençait à penser à la retraite. J’ai dû faire mes preuves et gagner sa confiance. Il m’a donné l’opportunité de réussir, mais aussi de me tromper. La transition a été très harmonieuse. »
Voyager pour fabriquer des souvenirs
Quand il repense à ses souvenirs d’enfance, une escapade en famille se démarque. « Ma mère m’avait promis de m’emmener à Paris avant mes 12 ans, relate-t-il. Même si mes parents étaient déjà séparés à l’époque, nous y sommes allés en famille. Ce fut un voyage marquant pour moi. J’ai d’ailleurs joué les guides pendant le séjour! »
Aussi à l’aise en ville qu’à la plage ou en forêt, Laurent Plourde considère le voyage comme une manière d’élargir ses horizons et de partager de bons moments. Encore aujourd’hui, la Ville Lumière fait partie de ses destinations favorites, aux côtés d’autres grandes villes européennes et américaines comme Londres, Barcelone et San Francisco. « Toutes les villes ont leurs particularités. New York est toujours agréable à visiter pour la gastronomie et l’effervescence qui y règne. À New Orleans, j’aime particulièrement le quartier français, qui a conservé ses lanternes au gaz. Et Paris aura toujours un charme extraordinaire! »
Rencontrer les partenaires de GVQ un peu partout sur la planète lui confirme l’importance des guides, qui jouent un rôle clé dans l’expérience du voyage. « Le fait d’avoir un guide permet d’approfondir. Il nous offre un aperçu de l’histoire et de la culture et apporte une dimension humaine. Découvrir les traditions et le mode de vie à travers eux amène une meilleure compréhension de la société. »
Parmi ses plus grands coups de cœur, il mentionne la Thaïlande, où il s’est rendu en 2017 pour développer une collection avec des partenaires locaux. « C’était ma première fois en Asie. Le sud de la Thaïlande m’a particulièrement séduit pour sa gastronomie, ses plages et sa culture. »
Des projets plein la tête
Depuis qu’il occupe le fauteuil du président, le chiffre d’affaires a triplé malgré les défis de la pandémie. GVQ compte aujourd’hui plusieurs divisions. Ce sont les mêmes raisons qui motivent Laurent Plourde à poursuivre le rêve de son père jour après jour : le formidable esprit d’équipe. « Pendant la pandémie, nous avons pris la décision de conserver la majorité de nos employés malgré les coûts entraînés. C'est ce qui nous a permis aussi de conserver notre savoir et notre savoir-faire. »
« Notre travail est de concrétiser des rêves, poursuit-il. De créer des souvenirs pour nos clients avec des partenaires aux quatre coins du monde. C’est ce qui me passionne. Notre industrie est en pleine transformation, notamment en ce qui a trait aux technologies. Une grande agilité est nécessaire pour rester dans la course. Nous œuvrons dans un secteur qui permet de mettre en place des projets rapidement. La créativité est un grand atout. »
Très impliqué, il est également président du conseil d’Association des réceptif et forfaitistes du Québec (ARF-Québec) et est administrateur de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec.